Et si l’éthique devenait notre boussole stratégique ?
Du Mémorial de Rivesaltes aux indicateurs de résilience du 21e siècle
Michaël METZ
6/29/20253 min read


Et si l’éthique devenait notre boussole stratégique ?
Du Mémorial de Rivesaltes aux indicateurs de résilience du 21e siècle
Michaël Metz – Fondateur d’Aromix
Mémorial du camp de Rivesaltes, 29 juin 2025
Rares sont les lieux qui forcent le silence
Le Mémorial de Rivesaltes en fait partie.
Lieu d’enfermement, de relégation, d’exil et d’injustice sur plusieurs décennies : réfugiés espagnols, juifs déportés, harkis, tziganes…
Là-bas, l’Histoire ne s’étudie pas : elle se ressent. Elle se respire. Elle serre la gorge. Dans un bâtiment en terre compressée aux lignes modernes. Ce sont tous ces témoignages et photos, ces traces du passé, ces bâtiments à moitié debout au milieu d’un paysage désolé, et ces textes qui apportent une puissance et une force aux vies qui sont passées là.
Et l’Histoire du lieu nous interroge. Elle m’interroge.
Dans mon histoire familiale, deux grandes figures me hantent souvent :
– Mon grand-père, résistant taiseux, mort dans les années 80, j’étais alors enfant ;
– Le grand-père d’une personne proche, déporté dans un camp de travail en Silésie, qui avait témoigné face caméra avant son décès.
Deux visages de la guerre. Deux silences porteurs de mémoire.
Ce que le passé nous murmure à l’oreille
Le devoir de mémoire n’est pas un slogan. C’est une boussole.
Pas tournée vers le passé, mais vers le présent et l’avenir.
Car ce que l’on croyait disparu – le mépris de la vie, la relégation des populations, la mise à l’écart des « indésirables » – reprend forme sous d’autres habits :
– barbelés à l’extérieur de l’Europe,
– sous-financement de services publics,
– destruction silencieuse du vivant,
– guerres infâmes,
– algorithmes déshumanisés dans la prise de décision.
Tout cela ne laisse pas de trace dans les manuels scolaires. Mais cela laisse des marques dans les corps et les territoires.
Ce que nous choisissons de (ne pas) mesurer
Au 20e siècle, les morts se comptaient.
Au 21e siècle, ce sont les formes d’érosion silencieuses qui devraient nous alerter.
Moi les deux m’alertent. Pour des raisons humaines. Et pour protéger le vivant. Évidemment pas du tout au même niveau.
Ce qui est évident n’a pas besoin d’être précisé. Parfois malgré tout c’est utile de rappeler qu’il n’y a ni parallèle ni comparaison, et simplement des alertes fortes à la conscience qui nous poussent à l’action positive et pacifique.
Ceci étant posé, que mesurons-nous vraiment dans ce 21eme siècle ?
Le PIB ? La rentabilité ? Le taux de clics ? Le ROI ? Et si oui lequel ? Et pour promouvoir quels produits et services ?
Et si on mesurait aussi :
Le niveau de résilience de l’écosystème de l’entreprise (d’après l’IPBES, 2022)
La qualité de nos interdépendances sociales (source : Bruno Latour, Où atterrir, 2017)
La justice dans la distribution de l’attention numérique (source : Shoshana Zuboff, L’ère du capitalisme de surveillance, 2020)
Le droit à l’eau et à l’air sain (source : ONU, Résolutions 2022-2023)
L’intensité du lien humain dans les organisations
La place du carbone dans nos existences… ?
Ces indicateurs, que certains appellent « indicateurs du vivant », sont politiques, éthiques, économiques. Et ils m’inspirent fortement. Et surtout, ils sont nécessaires si nous voulons bâtir une vie soutenable ET souhaitable.
L’éthique comme levier stratégique
Aux États-Unis, plusieurs universités de premier plan intègrent désormais des modules obligatoires d’éthique appliquée dans leurs cursus d'ingénierie et de data science (source : MIT Ethics Lab, Stanford Center for Ethics in Society).
Pas pour faire joli.
C’est pour éviter le retour d’une logique de techno-solutionnisme déconnecté du réel. Étonnant de la part du MIT ? Je ne pense pas. C’est aussi la fonction des rapports RSE / CSRD depuis l’année dernière que d’ouvrir au réel, avec une prise en compte la plus large possible.
Naomi Klein (La stratégie du choc) ou encore Michael Sandel (Ce que l’argent ne saurait acheter) nous rappellent que toute innovation sans cadre éthique devient un risque systémique.
En 2025, il ne s’agit plus de choisir entre performance et valeurs.
Il s’agit de choisir de performer avec des valeurs, en intégrant les bons indicateurs, les bons récits, les bons garde-fous, et de regarder factuellement le réel.
Chez Aromix, on cultive la stratégie comme on cultive la terre
Pas à pas.
Avec soin.
Avec mémoire.
Notre approche stratégique repose sur trois principes simples mais exigeants :
Relier les causes, les marques et les territoires
Faire du marketing un levier d’impact, pas une fuite en avant
Mesurer autrement, pour agir durablement
Et vous ?
Que mesurez-vous dans vos projets ?
À quoi souhaitez-vous que votre activité contribue vraiment ?
Quelle mémoire portez-vous, qui pourrait devenir une force d’action ?
À méditer :
“Il n’y a pas d’éthique sans mémoire. Et il n’y a pas de stratégie durable sans horizon partagé.”
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